La grande évasion est une série de BD un peu particulière : elle regroupe plusieurs albums d'auteurs différents portant sur le thème de l'évasion. Ce genre de format d'édition permet de faire collaborer des auteurs peu connus et n'ayant jamais travaillé ensemble afin de voir si la magie opère. Même si le résultat est parfois en demi-teinte, c'est souvent convainquant et c'est la cas pour ce premier tome : Biribi, sortie en 2012 par Sylvain Ricard et Olivier Thomas.

Scénario : Nous sommes au Maroc, à la toute fin du XIXème siècle. Un pénitencier en plein milieu du désert, Biribi, accueille un nouveau pensionnaire, Ange Lucciani. Vrai tête brûlée, celui-ci ne pense qu'a tenir tête à ses bourreaux et à s'évader. Dans la pur tradition du récit d'évasion, le titre ne brille pas par son originalité, mais ses rebondissements nombreux et bien trouvés, ainsi que ses personnages bien campés font de lui un scénario appréciable, qui sait prendre son temps pour mieux nous surprendre.

Dessin : Un style plutôt réaliste, des décors pas omniprésent, des personnages expressifs, Les planches de Olivier Thomas sont vraiment réussites. S'ajoute à cela une mise en scène très cinématographique et quelques références à Sergio Leone, bien amenée.

Pour : Les nombreuses formes de tortures que subit Ange sont glaçantes de par leur réalisme et leur probable authenticité. On a vraiment mal pour lui. Et sinon, un mot sur la mise en couleur de Christophe Araldi : sublime.

Contre : On a quelquefois tendance à confondre les personnages, ce qui a du être un des défis de l'auteur étant donné que tous les prisonniers ont le crâne rasé et le torse nu. La tâche a sûrement été difficile, ne le blâmons pas pour ça.

Pour conclure : Une bonne surprise pour cette première mise en bouche de "La grande évasion". Cinq autres albums sont déjà sortis depuis, et sont probablement de la même qualité.